vendredi, avril 05, 2013

GUATEMALA : PROCÈS DE RÍOS MONTT : « ILS TIRAIENT SUR TOUT CE QUI BOUGEAIT »

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EFRAÍN RÍOS MONTT,  DEVANT LE TRIBUNAL AU GUATEMALA. PHOTO  JESÚS ALFONSO


Le procès de l’ex-dictateur Efraín Ríos Montt a débuté le 19 mars 2013. Premiers appelés à la barre des témoins, les survivants racontent les massacres d’il y a trente ans.
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Contexte
DESSIN DE RAQUEL MARÍN PARU DANS EL PAÍS, MADRID.
DESSIN DE RAQUEL MARÍN PARU DANS EL PAÍS, MADRID
●●● Selon les Nations unies, plus de 200 000 personnes – la majorité d’origine maya – sont mortes au Guatemala pendant la guerre civile qui a ensanglanté le pays de 1960 à 1996. Le général Efraín Ríos Montt, bientôt nonagénaire, a dirigé le pays de mars 1982 à août 1983, dix-sept mois qui comptent parmi les plus meurtriers de la guerre civile, notamment parce que la junte appliquait la politique dite « de la terre brûlée » à l’encontre des populations autochtones, accusées de soutenir la guérilla de gauche. En résidence surveillée depuis un an, l’ancien dictateur est accusé de génocide. Pour Amnesty International, ce procès est « historique, car c’est la première
fois qu’un ancien chef d’Etat d’Amérique centrale est jugé pour des crimes relevant du droit international ». Le procès a été bloqué par des recours pendant près de onze ans. Jusqu’en septembre dernier, Efraín Ríos Montt était député au Congrès guatémaltèque, il a perdu son immunité parlementaire le 14 janvier 2013 et a été formellement inculpé de génocide par la justice guatémaltèque le 26 janvier. Il comparaît en même temps que l’ancien général et chef du renseignement José Mauricio Rodríguez Sánchez. Tous deux sont plus précisément accusés d’être responsables de la mort de 1 771 Indiens de l’ethnie ixil, dans le département de Quiché.

Au troisième jour du procès pour génocide intenté à l’ancien président Efraín Ríos Montt, les survivants des massacres perpétrés par l’armée contre une population civile désarmée ont continué à raconter l’horreur qu’ils ont vécue pendant la guerre civile (1960 et 1996), et plus particulièrement pendant le mandat de Ríos Montt [1982-1983]. Le principal accusé écoutait, raide comme un mannequin, sans montrer la moindre émotion, les témoignages sur la sauvagerie avec laquelle les soldats sous ses ordres ont massacré des communautés rurales indigènes entières.  

« Mon père avait 82 ans quand il a été assassiné, raconte Diego Velázquez. Je l’ai trouvé étendu par terre dans une maison voisine, le corps couvert de sang. » Il ne sait pas si son père a été touché par les balles des soldats ou si on l’a tué à coups de machette. « Je me rappelle seulement qu’il était couvert de sang», déclare-t-il par le biais d’un interprète.