vendredi, janvier 18, 2008

Patricia Troncoso est transférée en avion à Chillan


Mercredi 16 janvier 2008 Patricia Troncoso est transférée en avion à Chillan. Alors que les manifestations de protestations sont de plus en plus nombreuses.

Vers 19 heures, un avion a atterrit sur l'aéroport de Chillan avec à son bord la prisonnière politique mapuche, Patricia Troncoso. Aux alentours de l'aéroport un groupe de sympathisants et de membres de la famille de Patricia ont exprimé leur rejet de cette décision. La militante mapuche qui va atteindre 100 jours de grève de la faim et a perdu plus de 25 kilos, a été transportée à Chillan suite à son internement à l'hôpital de temuco.

Le directeur du centre hospitalier a déclaré que Patricia a besoin d'un traitement à base de sérum et vitamines pour compenser sa décompression métabolique qui met en péril sa vie, il dit avoir discuté avec Patricia pour qu'elle suspende sa grève de la faim, mais la jeune femme maintient sa décision de n'ingérer aucun aliment jusqu'à ce que soit révisée sa situation pénale.

Les explications sont confuses sur les raisons du transfert de Patricia, coté gouvernement et vue la précarité de la santé de Patricia le transfert initialement prévu vers Santiago, a été remplacé par un transfert vers Chillan pour éviter d'autres complications médicales, du coté de la famille et des amis de Patricia la version est différente, puisque la famille de Patricia pense que ce transfert a pour objectif de renforcer l'isolement de la prisonnière, d'autres rumeurs enfin évoquent le choix de Chillan pour éviter qu'augmentent les manifestations à Santiago, qui sont déjà nombreuses, et certains disent que Patricia a été transférée à Chillan pour que sa famille arrive à la convaincre de déposer sa grève de la faim. Selon le directeur de la gendarmerie la militante mapuche est internée dans une salle spéciale et sous la vigilance des gendarmes. La famille critique cette décision disant que cet hôpital n'offre pas á la gréviste de la faim les conditions requises pour sa surveillance médicale.

Dans la capitale et les principales villes du pays les manifestations se multiplient, à Santiago cette nuit des barricades ont été levées dans différents quartiers populaires et les slogans des manifestants exigeaient la libération des prisonniers politiques mapuches, la fin de la militarisation de la zone et la libération de Patricia Troncoso. A Chillan, une nouvelle initiative a vue le jour, un groupe de sympathisants de la cause mapuche a installé un campement face à l'hôpital, demain vendredi, sont prévues de nombreuses veillées à Santiago et dans les principales villes du sud du chili.

Pour sa part, le sénateur du parti socialiste Alejandro Navarro a déclaré, aujourd'hui, 17 janvier, au journal la nacion "ils l'ont transporté à l`hôpital de Chillan pour l'isoler du mouvement mapuche de la neuvième région et aussi du mouvement mapuche de santiago. C'est incroyable que cette femme qui en est à son 97 ème jour de grève de la faim ait été dérivée vers cet hôpital, et plus encore quand l'argument de ce transfert est qu'elle serait plus proche de sa famille alors que les autorités ne donnent pas à sa famille un droit de visite. Si le ministre de l'intérieur est vraiment préoccupé pour la santé de Patricia il devrait la faire transférer á Santiago, parce qu'à Chillan il n' y a pas la technologie suffisante pour sa sécurité.

Le parlement mapuche de la région du Bio Bio, quant à lui pense, que ce qui importe au gouvernement c'est que ce transfert permette de réduire les convulsions politiques qui pourraient se générer face à une possible mort de Patricia, ce qui n'est pas exclue, raison pour laquelle il a prit contact avec le gouvernement pour exiger son transfert à Santiago et á protéger la vie de Patricia en acceptant de lui octroyer les bénéfices qui correspondent à tous les prisonniers.

En conclusion, le parlement mapuche a signalé : nous savons tous que si la loi pénale ordinaire avait été appliqué la peine aurait été de 5 ans de prison, deux résolutions de l'ONU signalent que les jugements ont été injustes et rechassent l'application de la loi antiterrorisme, Patricia aujourd'hui, devrait être libre.

http://www.mapuches.org/