lundi, novembre 26, 2007

L'efficacité des politiques sociales sera décisive pour maintenir la forte croissance économique du Chili, affirme un rapport de l'OCDE


Selon un nouveau rapport de l'OCDE, une plus grande efficacité des dépenses publiques en faveur de l'éducation et des programmes sociaux, mais aussi la réussite des actions déployées pour combattre l'économie souterraine et augmenter l'emploi des femmes et des jeunes, seront cruciales pour maintenir la forte croissance économique du Chili.

L' Étude économique du Chili publiée par l'OCDE relève que les finances publiques y sont saines, la croissance vigoureuse et l'inflation toujours basse, même si elle s'est récemment avivée. Mais la productivité du travail est faible au regard des pays de l'OCDE. Elle devra être stimulée par une plus grande activité d'innovation dans les entreprises et par une amélioration des niveaux d'instruction de la main d'oeuvre.

La bonne santé des finances publiques du Chili autorise un accroissement des dépenses pour l'éducation, la santé et d'autres programmes sociaux. Tandis que les niveaux de performance des élèves chiliens soutiennent la comparaison avec les autres pays d'Amérique latine, ils sont généralement plus bas que dans les pays de l'OCDE. L' Étude fait valoir que des crédits supplémentaires ne suffiront pas à eux seuls pour améliorer les normes d'éducation ou les taux de scolarisation et d'obtention de diplômes. Il faut mettre davantage l'accent sur la qualité de l'éducation, par exemple en accordant plus d'attention aux élèves issus de milieux défavorisés et en créant des programmes de formation supplémentaires pour les enseignants et les directeurs d'établissement.

L'amélioration du niveau d'instruction et des compétences est également cruciale pour dissuader les individus de travailler dans l'économie informelle. Selon le rapport de l'OCDE, environ 20 % des Chiliens âgés de plus de 15 ans et travaillant au moins 20 heures par semaine n'avaient pas de contrat d'emploi formel en 2003, dernière année pour laquelle on dispose de données. Une simplification des modalités d'enregistrement des entreprises et des procédures fiscales réduirait le nombre des entreprises exerçant des activités informelles ; en outre, le code du travail pourrait être assoupli. Parallèlement, il faudrait renforcer les régimes de sécurité sociale pour encourager les entreprises et leurs salariés à s'intégrer dans l'économie formelle.

La proportion de femmes de plus de 15 ans dans la population active a augmenté ces dernières années, mais reste relativement faible, aux alentours de 42 %. Le taux d'activité masculine atteint environ 73 %. Accroître le nombre de femmes exerçant une activité rémunérée conforterait la croissance économique à long terme du Chili et contribuerait à réduire la pauvreté, indique le rapport. Par ailleurs, de nouvelles incitations pourraient être créées en assouplissant les dispositions relatives au temps de travail, en adaptant le régime de sécurité sociale et en développant les services de garde d'enfants financés par les pouvoirs publics, surtout en faveur des pauvres. Des mesures visant à relever le niveau d'études seraient également utiles, sachant que le taux d'activité est plus élevé chez les femmes instruites.

Les pays de l'OCDE ont entrepris de resserrer leurs relations avec les économies émergentes dans le monde entier. Le Chili fait partie, avec l'Estonie, Israël, la Russie et la Slovénie, du groupe de pays qui ont été invités à ouvrir des négociations d'adhésion. L'OCDE a aussi lancé un processus d'"engagement renforcé" avec de grandes économies émergentes, le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie et l'Afrique du Sud, en vue d'un resserrement des liens mutuels.

Les journalistes peuvent se procurer ce rapport sur le site web sécurisé ou sur demande auprès de la Division des relations avec les médias de l'OCDE (tél. : + 33 1 45 24 97 00).