samedi, décembre 29, 2007

CROISIÈRE EN PATAGONIE CHILIENNE


La Patagonie chilienne est mal connue, au contraire de l'autre Patagonie, l'Argentine, très à la mode. Coincée entre la cordillère des Andes et l'océan Pacifique, elle séduit les amateurs de grands espaces, de solitude et de paysages grandioses. Parfois inhospitalière et inquiétante, elle est aussi envoûtante que devaient l'être les terres vierges au lendemain du Big Bang. 
Christine Legrand Chiloé (Chili) Envoyée spéciale

Une des façons de la découvrir est de naviguer dans cette "mer intérieure" qui s'étend de Puerto Montt, à 1 000 km au sud de Santiago du Chili, jusqu'au cap Horn. "C'est le royaume du vent, du froid et de la pluie", avertit Luis Antonio Kochifas, le capitaine du bateau Skorpios-II en route pour une croisière de 800 milles jusqu'aux Campos de Hielo Norte (Champs de glace Nord) à travers les archipels de Llanquihue, Chiloé, Chonos et Aysén. Un labyrinthe de lacs et de canaux aux eaux limpides et calmes. Pas de danger pour ceux qui n'ont pas le pied marin. La traversée se fait entre îlots sauvages, fjords abrupts, volcans de neige éternelle et sombres forêts. Le crachin de ce bout du monde découvert en 1520 par Fernand de Magellan se révèle vivifiant. 

Il fait bon rêver sur le pont balayé par les rafales du vent austral. Les éclaircies sont nombreuses. Le ciel est alors d'un bleu cristallin. La mer prend une couleur turquoise digne des Caraïbes et les couchers de soleil sur la cordillère des Andes sont époustouflants. A tout moment, il est possible de rendre visite au capitaine dans la cabine de pilotage. C'est le meilleur poste d'observation. Les compagnons de voyage sont nombreux : phoques, dauphins, baleines bleues, pélicans, cormorans et albatros chers à Charles Baudelaire. 

On comprend pourquoi le milliardaire américain Douglas Tompkins, ancien businessman épris d'écologie, s'est offert le parc Pumalin, 250 000 hectares de nature sauvage que l'on aperçoit à bâbord en traversant le golfe d'Ancud. Un achat qui a suscité une violente polémique au Chili, certains accusant Tompkins de vouloir s'approprier une des réserves d'eau douce les plus importantes de la planète. 

Le haut lieu du voyage est le glacier San Rafael, vieux de 30 000 ans et situé sur le 46e parallèle. On s'en approche à bord de petites embarcations, en naviguant parmi des icebergs, véritables sculptures flottantes finement ciselées de cristaux bleu indigo ou vert émeraude. Spectacle magique et silence imposant, régulièrement brisé par le bruit assourdissant des pans entiers de la muraille de glace qui s'effondrent et s'engouffrent dans les eaux froides comme des monstres marins se retournant sur eux-mêmes jusqu'à ce qu'ils trouvent leur équilibre. 

"Aujourd'hui, la richesse c'est le pétrole, mais demain l'eau sera la ressource la plus prisée du monde", pointe le guide Fernando Huichaman qui rappelle que la Patagonie est la troisième réserve d'eau de la planète après l'Antarctique et l'Arctique. "Il faut se dépêcher de venir admirer le glacier, car il est menacé de disparition", soupire le guide. A cause du réchauffement climatique, la fonte s'est accélérée ces dernières années et le glacier recule de 60 à 80 mètres par an. 

La lagune de San Rafael a été découverte en 1674 par l'Espagnol Bartolomé Diaz Gallardo. Une expédition de jésuites s'y aventura en 1766 et 1767 à la recherche de la mythique cité des Césars qui, selon une légende, abritait des trésors d'or et de pierres précieuses, rescapés du naufrage d'un navire espagnol. 

Pendant toute la traversée, on aperçoit au large des élevages de saumon. Le Chili en est le deuxième producteur au monde après la Norvège. Les escales sont les bienvenues pour les marcheurs. A Puerto Aguirre, des enfants se proposent comme guides du petit port de pêche. Sur fond de collines verdoyantes, le village est de toute beauté, avec ses humbles maisons en bois peintes de couleurs vives qui semblent défier le gris du ciel. A Quiltraco, les thermes s'inscrivent au milieu d'une végétation exubérante, piscines couvertes ou à l'air libre, eau à 36 degrés. 

Chiloé, l'île aux 150 chapelles, est la terre natale de l'écrivain Francisco Coloane, le Jack London chilien. En la visitant en 1835, le naturaliste anglais Charles Darwin s'était émerveillé de la variété de la faune et de la flore. Après le port de Queilen, pourvu de relais pour les portables et Internet, une escale de plusieurs heures permet de visiter Castro, la capitale de l'île. 

Fondée en 1567, Castro, maintes fois occupée par de redoutables corsaires, est un lieu de légendes. C'est la troisième ville la plus ancienne du Chili, après Santiago et La Serena. Depuis 1988, elle abrite un Musée d'art moderne (MAM), riche de la plus importante collection d'art contemporain du pays, et un musée régional doté d'une collection d'objets et d'instruments musicaux illustrant la culture du bois. Castro possède les derniers exemplaires de "palafitos", typiques maisons en bois construites sur pilotis au bord de l'eau. Il faut gravir les ruelles escarpées pour visiter l'église San Francisco, de style néogothique, construite tout en bois par des ébénistes locaux, entre 1910 et 1912, et qui a été déclarée patrimoine de l'humanité. En redescendant sur les quais, il faut se perdre dans les dédales du grand marché artisanal, le plus important du Sud chilien. 

De retour à Puerto Montt, avant de remonter dans l'avion pour Santiago, prendre le temps de flâner à travers le pittoresque marché de fruits de mer et de poissons d'Angelmo, qui approvisionne les petits restaurants voisins ayant vue sur la baie surplombée de volcans. Le port, qui abrite aujourd'hui 160 000 habitants, fut au XIXe siècle la terre d'asile de milliers d'immigrants allemands. Mais aussi celle d'une aventurière bretonne originaire de Riec-sur-Belon (Finistère), Laurence de Solminihac, qui implanta l'ostréiculture au Chili et fit fortune. Elle avait retrouvé le crachin de son pays natal. Christine Legrand Carnet de route Accès. Vol quotidien direct entre Paris et Santiago du Chili par Air France à partir de 948 euros (tél. : 3654). De Santiago, des compagnies aériennes locales assurent quotidiennement plusieurs correspondances pour Puerto Montt (entre 110 et 145 euros). Par bateau, les croisières se font de septembre à fin avril à bord du Skorpios-II, qui part tous les samedis (matin) de Puerto Montt pour une croisière de six jours. Confortable avec plusieurs types de cabine : single ou suite le prix de la croisière oscille entre 690 € et 1 174 € suivant la saison (chambre, consommations et repas compris), et 50 % de réduction pour les moins de 12 ans s'ils partagent la cabine des parents. La taxe portuaire d'embarquement est de 12 dollars (8,30 €). La compagnie Skorpios offre d'autres croisières, dont une de six jours, encore plus au sud de la Patagonie chilienne, de Puerto Natales jusqu'au glacier Pio XI. Gastronomie. Cuisine raffinée, idéale pour faire une cure de poissons et de fruits de mer, le tout arrosé d'excellents vins chiliens. Plat typique, le "curanto", à base de fruits de mer, viande de porc, saucisses et pommes de terre. Un peu lourd, mais efficace pour affronter le vent et le froid ! Côté cocktail, le traditionnel "pico sour". Lecture. Charles Darwin, Voyage d'un naturaliste autour du monde. Fait à bord du navire le Beagle de 1831 à 1836 (éd. La Découverte, 2006, 552 p., 14,50 €). Antonio Pigafetta, Magellan. Le Premier Tour du monde (éd. Tallandier, 2005, 25 €) et Le Voyage de Magellan, 1519-1522 (éd. Chandeigne, 2007, 2 vol., 68,50 €). Romans et nouvelles de l'écrivain chilien Francisco Coloane, qui ont été traduits en français. Les Terres de décembre (Lucien Souny éditions, 2007, 16 €), d'Olivier Page, un beau récit sur la Patagonie chilienne par un rédacteur du Guide du routard. Artisanat. Castro abrite un des plus beaux marchés artisanaux du Sud chilien : objets en bois, céramiques, paniers de fibre végétale, tissus, chandails et poupées en laine. Informations. L'ambassade du Chili en France, www.amb-chili.fr. Pour les croisières, www.skorpios.cl. Agence de voyage : Mer et Voyages, 9, rue Notre-Dame-des-Victoires, 75002 Paris, www.mer-et-voyages.com.

Christine Legrand Chiloé (Chili) Envoyée spéciale


Accès. Vol quotidien direct entre Paris et Santiago du Chili par Air France à partir de 948 euros (tél. : 3654). De Santiago, des compagnies aériennes locales assurent quotidiennement plusieurs correspondances pour Puerto Montt (entre 110 et 145 euros).
Par bateau, les croisières se font de septembre à fin avril à bord du Skorpios-II, qui part tous les samedis (matin) de Puerto Montt pour une croisière de six jours. Confortable avec plusieurs types de cabine : single ou suite le prix de la croisière oscille entre 690 € et 1 174 € suivant la saison (chambre, consommations et repas compris), et 50 % de réduction pour les moins de 12 ans s'ils partagent la cabine des parents. La taxe portuaire d'embarquement est de 12 dollars (8,30 €). La compagnie Skorpios offre d'autres croisières, dont une de six jours, encore plus au sud de la Patagonie chilienne, de Puerto Natales jusqu'au glacier Pio XI.
Gastronomie. Cuisine raffinée, idéale pour faire une cure de poissons et de fruits de mer, le tout arrosé d'excellents vins chiliens. Plat typique, le "curanto", à base de fruits de mer, viande de porc, saucisses et pommes de terre. Un peu lourd, mais efficace pour affronter le vent et le froid ! Côté cocktail, le traditionnel "pico sour".Lecture. Charles Darwin, Voyage d'un naturaliste autour du monde. Fait à bord du navire le Beagle de 1831 à 1836 (éd. La Découverte, 2006, 552 p., 14,50 €). Antonio Pigafetta, Magellan. Le Premier Tour du monde (éd. Tallandier, 2005, 25 €) et Le Voyage de Magellan, 1519-1522 (éd. Chandeigne, 2007, 2 vol., 68,50 €). Romans et nouvelles de l'écrivain chilien Francisco Coloane, qui ont été traduits en français. Les Terres de décembre (Lucien Souny éditions, 2007, 16 €), d'Olivier Page, un beau récit sur la Patagonie chilienne par un rédacteur du Guide du routard.
Artisanat. Castro abrite un des plus beaux marchés artisanaux du Sud chilien : objets en bois, céramiques, paniers de fibre végétale, tissus, chandails et poupées en laine.
Informations. L'ambassade du Chili en France, www.amb-chili.fr. Pour les croisières, www.skorpios.cl. Agence de voyage : Mer et Voyages, 9, rue Notre-Dame-des-Victoires, 75002 Paris, www.mer-et-voyages.com.


jeudi, décembre 27, 2007

32 arrestations suite au titre de Colo Colo


Le club de Colo Colo a remporté dimanche son 27e titre de champion du Chili en se débarrassant aisément de l'Université Conception (3-0). Un triomphe fêté par des milliers de supporters du club dans tout le pays qui a débouché sur certains incidents. La presse espagnole indique que la police a dû intervenir dans les rues de Santiago après que certaines personnes ont bloqué la circulation, alors qu'au moins quinze personnes ont été interpellées après avoir pris d'assaut une pharmacie dans la ville de Los Angeles, à 500 kilomètres au sud de la capitale. Au total, 32 personnes ont fini en prison.

vendredi, décembre 21, 2007

« AIDONS LE PÈRE NOËL»



Fermeture de la campagne « Aidons le Père Noël» Le bureau Centrale de la Poste à Santiago a effectué la cérémonie de fermeture de 15ª édition de campagne de Noël « La Poste du Chili aide le Père Noël ».

50 enfants de « Aldeas Infantiles SOS» ont reçu des cadeaux qu'ont préparés des travailleurs de l'entreprise des Courriers. Photos : Héctor Yáñez

jeudi, décembre 20, 2007

Photo Aldo Solimano

Le corps d’un ancien dirigeant ouvrier mort dans le Massacre de l'École Sainte María de Iquique, a été exhumé au cimetière de "Pozo al Monte" pour être transféré à Iquique. En 1907, milliers de travailleurs du salpêtre ont été assassinés pour avoir fait en grève.


samedi, décembre 15, 2007

Excommunié par Benoît XVI, un prêtre fonde sa propre Eglise au Chili


Loin d'abandonner la soutane, un prêtre excommunié par le pape Benoît XVI en raison de ses positions jugés schismatiques, a décidé de fonder sa propre Eglise au Chili, pays très catholique d'Amérique latine. A 53 ans, le père Fray Domingo Faundez continue sans complexe d'assurer messes, baptêmes et mariages à Piedra Azul, un hameau perdu sur les bords du Pacifique, près de la ville de Puerto Montt, à 1.000 km au sud de Santiago.

Sa paroisse fondée dans une petite maison, appelée l'Eglise apostolique et oeucuménique Santa Maria au Pied de la Croix, accueille tous les "exclus" du catholicisme officiel: homosexuels, mères célibataires ou encore divorcés.
"Mon Eglise est ouverte à tous, je n'exclus personne", se défend Fray Domingo Faundez.

Graves comportements
Le Vatican l'a excommunié en juillet en raison de ses "graves comportements" contraires aux positions prônées par sa hiérarchie. Une première dans ce pays très conservateur sur le plan des moeurs, où 80% de la population se dit catholique. "Je continue de célébrer la messe comme prêtre. Je ne me sens pas en dehors de l'Eglise, je me sens tout à fait en paix et avec encore plus d'envie d'aimer le Seigneur", affirme ce prêtre, dont la modeste paroisse compte quelque 150 ouailles.

Dans un communiqué officiel, le diocèse de Puerto Montt a reproché au prêtre son "comportement grave". La hiérarchie catholique déplore sa "désobéissance publique envers ses supérieurs et son refus de faire amende honorable après les demandes qui lui ont été présentées avec patience et charité". "Ils m'accusent de parler contre l'Eglise. Moi, cela me dérange qu'ils ne fassent pas voeux de pauvreté (...) et qu'ils vivent comme des riches. Quelle faute est la mienne de dire la vérité", a rétorqué le prêtre chilien.

Contraception
Il n'a cure de l'avertissement du Vatican qui lui interdit officiellement de se recommander du clergé, de célébrer des messes ou des baptêmes, d'entendre les confessions ou de délivrer l'extrême onction. Du point de vue de l'Eglise, les mariages qu'il prononce n'ont aucune valeur. Le prêtre rebelle s'est affiché tout aussi ouvertement comme un franc partisan des méthodes contraceptives, y compris de la "pilule du lendemain", qui a suscité une forte controverse au Chili.
L'Eglise catholique chilienne avait sévèrement critiqué la décision, prise en mars 2006 par la présidente socialiste Michelle Bachelet, de distribuer gratuitement la pilule du lendemain aux adolescentes de plus de 14 ans pour éviter les grossesses non désirées.


Même les pharmacies ont renâclé à distribuer cette pilule, bien que près de 38.000 enfants naissent chaque année au Chili de mères adolescentes, selon les statistiques officielles. "Si je démissionnais, ce serait trahir le Christ, son évangile et son peuple. Alors, que faire? Je le trahis ou non? Hé bien, c'est non!", a tranché le prêtre anticonformiste. (belga)

jeudi, décembre 13, 2007

Au Chili , le cuivre dérouille

[Cliquez sur la photo pour agrandir l'image]José Pablo Arellano, président de Codelco
Photo
Corporation Nationale du Cuivre du Chili
Imaginez une entreprise contrainte d’embaucher 5 000 travailleurs d’un coup, ce qui représente une augmentation de plus d’un quart de ses effectifs. L’affaire se passe au Chili - pays où l’Inspection du travail ne rigole pas -, concerne une entreprise symbole, Codelco, le premier producteur de cuivre au monde (18 000 salariés), et a commencé il y a cinq mois. «Seconde catégorie». Au mois de juillet, les sous-traitants et contractuels de la plus grosse entreprise publique chilienne mènent 36 jours d’une grève dure. Ils réclament le respect de la loi, entrée en vigueur six mois plus tôt. Cette loi impose à l’entreprise d’embaucher tout travailleur sous-traitant qui réalise des tâches permanentes, directement sous ses ordres. «Grâce à elle, soulignait la présidente socialiste Michelle Bachelet, il n’y aura plus de travailleurs de première et de seconde catégorie.» José Pablo Arellano, président de Codelco, maintient que l’entreprise respecte la loi... Faux, a déclaré l’Inspection du travail la semaine dernière. Selon elle, l’entreprise doit donc embaucher près de 5 000 travailleurs sous-traitants. Elle donne les noms, prénoms et postes de chacun d’eux. Un coup dur pour Codelco qui pâtit déjà d’une augmentation générale de ses coûts et d’une baisse de sa production... et pourrait lui faire perdre sa place de numéro un mondial. Augmenter sa masse salariale annuelle de 300 millions de dollars, c’est beaucoup. Trop, a tranché Codelco.
[Cliquez sur la photo pour agrandir l'image]
Photo Corporation Nationale du Cuivre du Chili

Mardi, l’entreprise a saisi la justice. Elle réfute le droit de l’Inspection du travail à lui imposer ses salariés. Elle estime son interprétation de la loi erronée. Et elle a de grandes chances de gagner. Jusqu’ici, la Cour suprême a donné raison à l’Inspection du travail dans seulement 30 % des cas, pour des affaires similaires. A l’Inspection, on craint une fragilisation de la loi sur la sous-traitance. Et le député Antonio Leal estime qu’en tant qu’entreprise publique, Codelco donne un très mauvais exemple au monde du travail et aux entreprises privées. Excédé. L’affaire accentue les divisions au sein du gouvernement. Car dans son directoire, Codelco compte les ministres des Finances et de la Mine du gouvernement Bachelet. En réfutant les conclusions de l’Inspection, ceux-ci contredisent le ministre du Travail. Le syndicat des sous-traitants du cuivre appelle à une grève nationale. Le patronat est excédé. Et la présidente Michelle Bachelet voit une nouvelle tempête couver.

dimanche, décembre 09, 2007

« C'EST UN FILM INDISPENSABLE », REGIS DEBRAY

LA NEIGE BRÛLE


Un homme et une femme, Boris et Imilla, se cherchent, se perdent, se retrouvent et se manquent. À travers l’Europe et l’Amérique. Dans la lutte, la torture, la mort, l’assassinat. Pour l’amour des hommes. L’Histoire à majuscule habite l’histoire des personnages ; elle est leur chair, leur souffrance, leur espérance.

RÉGIS DEBRAY





Propos recueillis par Jacques Mandelbaum
L’auteur n’a rien inventé : le roman était dans les journaux et la romance dans sa mémoire. Il revit, et nous fait vivre la « Passion » d’Imilla.  Libéré des geôles boliviennes où il a séjourné quatre ans pour sa participation à la guérilla aux côtés de Che Guevara, le philosophe Régis Debray s'installe au Chili en janvier 1971. Il y noue des liens d'amitié avec la plupart des personnages évoqués par Rue Santa Fe. On en retrouve des échos dans son oeuvre. Retour sur l'époque.

Pour quelle raison vous installez-vous au Chili en 1971 ?

Parce que j'avais été expulsé de Bolivie et qu'Allende m'a invité à rester, en me donnant une maison, une chaleur, une raison d'espérer. Il y avait l'espoir d'une reprise de la guérilla en Bolivie et dans les pays voisins et le Chili était une arrière-garde pour les activistes. Mais le Chili de 1971 c'était d'abord un havre de bonheur, avec une ferveur type Front populaire 1936. Après, j'ai regagné Cuba et enfin la France.

Quels rapports entreteniez-vous avec le MIR ?

Je me sentais sentimentalement proche de lui. Le MIR était une formation radicale mais pas extrémiste. Il pratiquait le soutien critique à Allende, auquel il reprochait ses compromis, sans prôner la lutte armée. Après l'expérience bolivienne, je commençais à faire le bilan critique de la lutte armée.

Et avec ses dirigeants ?

Miguel Enriquez était un ami, un homme plein de fougue, avec une intelligence déliée. Il y avait chez lui un mélange de mystique révolutionnaire et de joie de vivre, sans rien de mortifère. J'ai gardé le contact avec lui jusqu'au bout, et nous avons œuvré ensuite, après son assassinat, pour la libération de sa compagne, Carmen Castillo.

Que pensez-vous du film ?

Il y en a plusieurs. Le panégyrique d'un mouvement disparu, l'aventure de la famille Castillo, et l'itinéraire d'une femme. Ce dernier, avec son subtil travail de mémoire et de deuil, m'a le plus ému. C'est très beau.

Une question forte est le sacrifice de l'individu à une cause.

L'idée de mourir pour une cause a quitté le monde occidental. Ce film nous rappelle que, avant de déchoir en politique, la révolution fut une mystique.

Dans le film, le sacrifice va jusqu'à ses propres enfants.

C'est cornélien, admirable et répulsif. Il y a du monstrueux dans toute mystique, on est requis par un absolu. En 1943 aussi, les résistants français quittaient leurs enfants pour monter au Vercors et à la mort.

Comment porter le deuil d'une utopie ? C'est la mélancolie du film.

Et celle d'une génération. Dans une société où a fini par s'imposer le culte du fric, de l'image et de la réussite, le parti des vaincus est ringard. Ça reste le mien. Je vois deux façons de survivre. Faire oeuvre de création, comme Carmen Castillo, dont je définirais la mélancolie comme une fidélité sans amertume. Ou alors tourner la page et oublier. Le film aide à choisir la première solution. Il est donc indispensable.

Article paru dans l'édition du 05.12.07.

HORREURS DE JEUNESSE AU CHILI


À Cannes (Libération du 23 mai), une ovation avait suivi la projection. A Santiago, où a été présenté le film au mois d’octobre, le silence a duré longtemps. Dans la salle, ils étaient 600 : la vieille garde du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et les autres protagonistes du film, dont ces habitantes des bidonvilles qui ont mené la résistance anti-Pinochet. Et puis les enfants de tous ceux-là. «J’étais très tendue, dit Carmen Castillo. Il y avait tout autour comme un grand silence intérieur. C’est tellement délicat, la mémoire des vaincus.» Quand les lumières se sont rallumées, elle a croisé certains regards dans la salle, et d’abord celui de la femme qui, dans le film, raconte la mort de ses deux jeunes fils militants. «Elle avait la tête haute. Je me suis sentie soulagée. Comme si cette mémoire collective, si longtemps effacée, avait trouvé un point d’ancrage.»

«Lieu du crime». Rue Santa Fe, septième documentaire de Carmen Castillo, a commencé presque par hasard, en 2002, alors qu’elle était à Santiago pour un autre tournage. «J’avais toujours refusé de revenir dans la maison. Et puis je me suis laissé entraîner. J’ai dit à mon équipe : "Bon, d’accord, on y va, et on enregistre tout ce qui se passe."» La maison, c’est celle où, le 5 octobre 1974, son compagnon, Miguel Enríquez, principal dirigeant du MIR dans la clandestinité, fut tué par la police de Pinochet alors qu’elle-même, enceinte de six mois, était grièvement blessée par une grenade. Sur les circonstances de la mort d’Enríquez et de sa survie à elle, miraculeuse - elle fut expulsée du Chili quelques jours plus tard, mais son bébé mourut avant terme -, Carmen Castillo était déjà partiellement revenue à l’occasion de La Flaca Alejandra, tourné en 1994, où elle retrouvait une de ses anciennes camarades qui, arrêtée et torturée, les avait trahis. Mais elle n’avait jamais voulu revoir «le lieu du crime».

La voilà donc débarquant rue Santa Fe, dans ce quartier modeste de Santiago où elle vécut pendant près d’un an une histoire d’amour et de clandestinité. Et ce que la caméra enregistre, alors qu’elle frappe aux portes des voisins et se présente - «Vous vous souvenez ? Il y a vingt-huit ans, c’est moi qui…» -, est proprement inouï. Un témoignage surtout. L’homme raconte que ce jour-là il a vu Miguel Enríquez sortir seul, sur le trottoir, peu après le début de la fusillade, à un moment où la Dina - la police - s’était apparemment repliée dans l’attente de renforts. Et qu’au lieu de prendre la fuite il est retourné dans la maison. Carmen Castillo comprend à cet instant qu’il n’a pas voulu la laisser seule. «Ma première réaction, quand je suis remontée dans la voiture, a été de vouloir effacer ces images. Je me disais que c’était impossible. Je ne supportais pas l’idée d’être responsable de sa mort.»

«Abandon». «Pourquoi lui et pas moi ?» et «à quoi sa mort a-t-elle servi ?» : C’est sur cet insupportable qu’est construit le film. A partir de ces deux questions, Carmen Castillo va remonter toute l’histoire - la sienne, celle du MIR, celle du Chili. Le film revient sur des éléments méconnus. Ainsi l’ordre donné à tous les exilés par la direction du MIR, à la fin des années 70, de rentrer clandestinement au Chili. Et la décision prise par les militantes qui revenaient d’abandonner leurs enfants, en les envoyant notamment à Cuba. Une histoire très douloureuse sur laquelle elle s’attarde. «Si on n’est pas capable d’expliquer, on ne fait qu’accentuer l’abandon», dit-elle.

La reconquête de la mémoire passe par de doubles retrouvailles : avec un passé militant qui fut, aussi, «beau et amoureux de la vie», et avec de jeunes Chiliens d’aujourd’hui qui se battent contre un système particulièrement dur pour les plus modestes. «Je ne suis pas nostalgique. Nous nous sommes trompés. Nous avons été vaincus. Mais je pourrais redire aujourd’hui exactement ce que je disais il y a trente ans. C’est l’absence de politique qui tue. Et je suis sûre qu’il n’y a pas de rédemption en dehors de l’engagement.»
Docu. Carmen Castillo, résistante anti-Pinochet, revient là où sa vie a basculé.
RENÉ SOLIS
Rue Santa Fe de Carmen Castillo, 2 h 40.

Un entretien avec la réalisatrice est paru dans Libération du 22 juin 2006.

mercredi, décembre 05, 2007

PASSES DE CHARITÉ

Source Photo
Une prostituée met ce week-end aux enchères le commerce de ses charmes à l'occasion du téléthon organisé chaque année au Chili. «J'ai déjà vendu 27 heures de travail», a confié Maria Carolina, devenue du jour au lendemain une star dans ce pays où l'Eglise catholique reste très influente.

«Un de mes clients a déjà versé son obole et il a, apparemment, fait une très bonne action», a-t-elle dit, en précisant avoir déjà réuni l'équivalent de 4000 dollars.

Le téléthon chilien, qui dure 27 heures, a débuté vendredi soir au bénéfice des enfants handicapés et issus de milieux défavorisés, en présence de toutes les stars de l'audiovisuel.

L'organisateur de l'événement s'est défendu d'encourager ainsi des activités «contraires à la morale». «Chacun fait ce qu'il peut pour la bonne cause», a-t-il expliqué.

Quant à Maria Carolina, elle affirme : «Il y a des gens qui vont faire des dons avec de l'argent d'origine bien plus douteuse que le mien.»

La prostitution adulte est légale au Chili.

Santiago, 30 novembre 2007 (d’après Reuters).

PATAGONIE: 360 DEGRÉS D'INFINI

On dit que la réalité dépasse la fiction. En marchant dans le parc chilien Torres del Paine, j’ai compris qu’elle dépassait parfois aussi les rêves.

Ça faisait neuf ans que j’étais passée par là, en pleine Patagonie, avec un ami qui n’avait rien d’un coureur des bois. Pas question, donc, de se taper des jours de marche pour le simple plaisir de la chose. Je m’étais jurée d’y retourner. Je me suis tenu promesse. Fin octobre, je m’envolais vers le Chili pour boucler la boucle, pour marcher la célèbre «W», une randonnée aussi mythique que populaire. Bon an, mal an, plus de 100 000 marcheurs viennent y battre la semelle, la majorité en haute saison, de décembre à mars. Cette fois, j’étais avec un ami qui bourlinguait déjà depuis huit mois quand je l’ai rejoint à l’autre bout des Amériques. La plupart des gens prennent trois ou quatre jours pour faire la «W», ce qui implique un itinéraire assez serré et d’exténuantes journées de marche. Nous en avions six. Certains n’y passent qu’une journée. C’est trop peu.

Nous partons le lundi matin de Puerto Natales, le village le plus près, à quelque 110 kilomètres. Deux heures plus tard, les célèbres silhouettes apparaissent discrètement à l’horizon. Un petit chapelet de montagnes avec, dedans, les grandes tours de roches et leur presque éternelle écharpe de nuages, comme si elles craignaient de prendre froid. On ne peut pas leur en vouloir, le printemps patagonien est plutôt frisquet en ce mois d’octobre. Environ 10 °C le jour, autour du point de congélation la nuit. Et du vent, en brises, en bises et en rafales. L’autobus nous dépose aux abords du lac Pehoe, que nous traverserons en catamaran. Magnifique traversée d’une demi-heure à ne plus savoir où poser les yeux, étourdis entre l’eau vert-de-gris et la dentelle de montagnes tout autour.

lundi, décembre 03, 2007

« RUE SANTA FE »: LA TRÈS BELLE HISTOIRE D'UNE DÉFAITE

Le documentaire de Carmen Castillo, qui retrace l'histoire collective de la gauche chilienne, est un film difficile à classer et relève du meilleur cinéma, assure El Mercurio. Ce quotidien conservateur, connu pour avoir soutenu la dictature de Pinochet, ne peut toutefois s'empêcher de se demander – inquiet – ce qui se serait passé au Chili si la gauche avait triomphé...
EL MERCURIO  ERNESTO AYALA
Dalle Santa Fe [Rue Santa Fe] nous est vendu comme l'histoire d'amour de deux révolutionnaires, mais en fait il n'y est guère question de la relation entre Miguel Enríquez, leader du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et Carmen Castillo, réalisatrice du documentaire. Il ne s'agit pas non plus à proprement parler d'une biographie d'Enríquez. Calle Santa Fe n'est pas facile à classer. Tout commence au 275 de la rue Santa Fe, à San Miguel (Santiago), où Enríquez vivait clandestinement avec Castillo. C'est là qu'il a été tué, le 4 octobre 1974. A partir de cette date clé, la réalisatrice s'efforce de suivre deux fils narratifs : d'une part l'histoire collective, celle du MIR, et, à partir de là, celle du Chili, dans un souci de reconstruction de la mémoire historique ; d'autre part l'histoire individuelle, où Castillo est aux prises avec la culpabilité, les rancœurs et les doutes de son passé. Ces deux récits ont beaucoup de points communs, et la tension demeure tout au long des cent soixante minutes que dure le film. Il faut dire que Calle Santa Fe relève du meilleur cinéma. La réalisatrice sait ménager les pauses, les silences. Les scènes actuelles sont soigneusement photographiées, les images d'archives s'avèrent toujours pertinentes. Certaines séquences sont particulièrement impressionnantes, comme l'action de "redistribution" dans la población [au Chili, quartier populaire, bidonville] La Victoria (Santiago), où, en 1984, des jeunes du MIR distribuent le contenu d'un camion de Super Pollo [producteur de poulets chilien]. Ou bien celle où Carmen Castillo, encore enceinte de l'enfant qu'elle allait finir par perdre – à peine un mois après avoir été blessée par une grenade dans la rue Santa Fe –, raconte son histoire à un journaliste de Cambridge. Même s'il manquait à l'époque la voix off de Carmen Castillo, la tension et l'intelligence sont au rendez-vous.

Ces luttes en valaient-elles la peine ? Telle est la question autour de laquelle Calle Santa Fe s'articule. Le MIR a été le parti le plus persécuté par la dictature. Selon la Commission nationale d'indemnisation et de réconciliation (CNRR), qui, entre 1973 et 1990, a poursuivi le travail de la Commission Rettig, 440 militants de ce parti ont été tués (même si le documentaire parle de 800 (sans préciser l'origine de ce chiffre). Ce à quoi il faut ajouter l'énorme pourcentage de torturés, et, comme le montre bien le film, le dévouement total qu'exigeait le parti. Ainsi, quand l'opération Retou [des militants exilés] commence, en 1978, bon nombre des femmes qui reviennent clandestinement au Chili confient leurs enfants au projet "Foyer", conçu pour s'occuper d'eux. Carmen Castillo elle-même raconte qu'elle envoie sa fille, entre 6 et 17 ans, à Cuba, afin de se consacrer à la vie militante. Etait-ce la peine ? La réalisatrice pose la question avec gravité.

Vers la fin du film, on a le sentiment que la mort de Miguel Enríquez et celle de ses camarades ont transmis des valeurs qui sont plus que jamais d'actualité, un exemple que suivent et suivront les plus jeunes. Ainsi, le documentaire nous montre un Enríquez qui remplit encore des stades, et le MIR y apparaît comme une organisation puissante, bien que son influence reste souterraine.

Ceci dit, en tant que spectateur, je me suis demandé ce qui se serait passé si toutes ces bonnes intentions avaient triomphé. Si non contentes d'avoir réussi à vaincre Pinochet, elles étaient arrivées au pouvoir. Le Chili serait-il plus juste ? Plus libre ? Moins inégalitaire ? Une chose est sûre, il ne serait pas plus démocratique : le MIR se définissait comme guévariste et le Che, on le sait, ne croyait pas à la démocratie. Le Chili ressemblerait-il à Cuba ou au Venezuela d'aujourd'hui ? Le film ne pose pas ce genre de question.
Ernesto Ayala
El Mercurio

lundi, novembre 26, 2007

L'efficacité des politiques sociales sera décisive pour maintenir la forte croissance économique du Chili, affirme un rapport de l'OCDE


Selon un nouveau rapport de l'OCDE, une plus grande efficacité des dépenses publiques en faveur de l'éducation et des programmes sociaux, mais aussi la réussite des actions déployées pour combattre l'économie souterraine et augmenter l'emploi des femmes et des jeunes, seront cruciales pour maintenir la forte croissance économique du Chili.

L' Étude économique du Chili publiée par l'OCDE relève que les finances publiques y sont saines, la croissance vigoureuse et l'inflation toujours basse, même si elle s'est récemment avivée. Mais la productivité du travail est faible au regard des pays de l'OCDE. Elle devra être stimulée par une plus grande activité d'innovation dans les entreprises et par une amélioration des niveaux d'instruction de la main d'oeuvre.

La bonne santé des finances publiques du Chili autorise un accroissement des dépenses pour l'éducation, la santé et d'autres programmes sociaux. Tandis que les niveaux de performance des élèves chiliens soutiennent la comparaison avec les autres pays d'Amérique latine, ils sont généralement plus bas que dans les pays de l'OCDE. L' Étude fait valoir que des crédits supplémentaires ne suffiront pas à eux seuls pour améliorer les normes d'éducation ou les taux de scolarisation et d'obtention de diplômes. Il faut mettre davantage l'accent sur la qualité de l'éducation, par exemple en accordant plus d'attention aux élèves issus de milieux défavorisés et en créant des programmes de formation supplémentaires pour les enseignants et les directeurs d'établissement.

L'amélioration du niveau d'instruction et des compétences est également cruciale pour dissuader les individus de travailler dans l'économie informelle. Selon le rapport de l'OCDE, environ 20 % des Chiliens âgés de plus de 15 ans et travaillant au moins 20 heures par semaine n'avaient pas de contrat d'emploi formel en 2003, dernière année pour laquelle on dispose de données. Une simplification des modalités d'enregistrement des entreprises et des procédures fiscales réduirait le nombre des entreprises exerçant des activités informelles ; en outre, le code du travail pourrait être assoupli. Parallèlement, il faudrait renforcer les régimes de sécurité sociale pour encourager les entreprises et leurs salariés à s'intégrer dans l'économie formelle.

La proportion de femmes de plus de 15 ans dans la population active a augmenté ces dernières années, mais reste relativement faible, aux alentours de 42 %. Le taux d'activité masculine atteint environ 73 %. Accroître le nombre de femmes exerçant une activité rémunérée conforterait la croissance économique à long terme du Chili et contribuerait à réduire la pauvreté, indique le rapport. Par ailleurs, de nouvelles incitations pourraient être créées en assouplissant les dispositions relatives au temps de travail, en adaptant le régime de sécurité sociale et en développant les services de garde d'enfants financés par les pouvoirs publics, surtout en faveur des pauvres. Des mesures visant à relever le niveau d'études seraient également utiles, sachant que le taux d'activité est plus élevé chez les femmes instruites.

Les pays de l'OCDE ont entrepris de resserrer leurs relations avec les économies émergentes dans le monde entier. Le Chili fait partie, avec l'Estonie, Israël, la Russie et la Slovénie, du groupe de pays qui ont été invités à ouvrir des négociations d'adhésion. L'OCDE a aussi lancé un processus d'"engagement renforcé" avec de grandes économies émergentes, le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie et l'Afrique du Sud, en vue d'un resserrement des liens mutuels.

Les journalistes peuvent se procurer ce rapport sur le site web sécurisé ou sur demande auprès de la Division des relations avec les médias de l'OCDE (tél. : + 33 1 45 24 97 00).

mardi, novembre 13, 2007

VIVE ALTERCATION ENTRE HUGO CHAVEZ ET LE ROI JUAN CARLOS À SANTIAGO


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Le 17e sommet ibéro-américain, qui a réuni, à Santiago du Chili, vingt-deux chefs d'Etat et de gouvernement d'Amérique latine et de la péninsule ibérique, s'est terminé, samedi 10 novembre, par un affrontement verbal entre le président vénézuélien, Hugo Chavez, et le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, entraînant la colère du roi d'Espagne, Juan Carlos, qui a quitté la salle de conférence.
"pourquoi tu ne te tais pas !", a lancé, excédé, le monarque espagnol en direction de M. Chavez. Celui-ci n'arrêtait pas d'interrompre M. Zapatero, qui exigeait du président vénézuélien davantage de respect envers José Maria Aznar, l'ancien chef du gouvernement espagnol. M. Chavez avait traité M. Aznar de "fasciste", l'accusant d'avoir approuvé le coup d'Etat contre lui en avril 2002. Le président vénézuélien a également attaqué les chefs d'entreprise espagnols.

"Que le roi soit le roi, il ne me fera pas taire", a déclaré, au lendemain du sommet, le président vénézuélien, resté à Santiago pour participer au "Forum des peuples", un contre-sommet alternatif auquel ont également assisté ses homologues Evo Morales de Bolivie, Daniel Ortega du Nicaragua, Rafael Correa d'Equateur et le vice-président cubain Carlos Lage. À La Havane, Fidel Castro est revenu sur l'altercation dans un article publié dimanche par le quotidien Juventud rebelde. "La critique de l'Europe par Chavez a été dévastatrice, a écrit le Lider Maximo. Cette Europe qui, précisément, prétendait donner des leçons de rectitude durant ce sommet ibéro-américain." Le dirigeant cubain s'en est pris aussi à "la soi-disant gauche" latino-américaine représentée au sommet.

Le roi Juan Carlos a eu un autre motif de contrariété à Santiago. Sa médiation dans le conflit entre Buenos Aires et Montevideo, à propos d'une usine de cellulose en Uruguay, à laquelle s'oppose l'Argentine, s'est soldée par un échec. Malgré une embrassade fort médiatique entre les présidents uruguayen et argentin, Tabaré Vazquez et Nestor Kirchner, accompagné de son épouse, Cristina, présidente élue de l'Argentine, Montevideo a autorisé la mise en marche de l'usine, construite par la firme finlandaise Botnia.

M. Kirchner a accusé M. Vazquez d'avoir "donné un coup de poignard au peuple argentin". Christine Legrand


dimanche, novembre 11, 2007

LA FILLE DU GÉNÉRAL

La fille du général

Le 15 janvier 2006, Michelle Bachelet était élue à la présidence du Chili. La documentariste chilienne Maria Elena Wood signe un portrait tout en finesse de la socialiste.
Le 11 septembre 1973, les putschistes dirigés par Pinochet renversent le président chilien Salvador Allende. Fidèle au chef légitime de l'État, le général d'aviation Alberto Bachelet meurt des tortures qu'il a subies. Sa fille milite alors dans un groupe d'étudiants de gauche. Elle doit s'exiler. Elle s'installe en RDA où elle termine ses études de médecine. Après avoir travaillé plusieurs années à l'hôpital de Babelsberg, elle regagne le Chili et entre au parti socialiste. Elle devient ministre de la Santé. Mais lorsqu'elle est nommée, en 2002, ministre de la Défense, d'aucuns crient à la provocation : comment peut-elle se retrouver à la tête d'une armée qui est responsable de la mort de son père ? Toute son action ne serait-elle pas motivée par un esprit de vengeance ? Très vite, cette femme hors du commun prouvera qu'elle sait faire la part des choses entre son deuil familial et son engagement en faveur d'un avenir meilleur pour son pays. À la vengeance, elle préfère la justice et le travail de réconciliation. La documentariste chilienne Maria Elena Wood a suivi Michelle Bachelet tout au long de sa campagne électorale, jusqu'à sa victoire et à son entrée au palais de la Moneda. Elle propose ainsi un portrait tout en finesse de la nouvelle présidente chilienne, dont la vie personnelle et la trajectoire sont étroitement liées à l'histoire nationale.

(Chili, Espagne, 2006, 54mn)
ARTE
Réalisateur: Maria Elena Wood

vendredi, novembre 09, 2007

Le "Rancagua" participera à l'exercice interarmées "Patuki 2007" aux Marquises

Le capitaine de frégate, Oscar Vargas, commandant le "Rancagua" et les vahine du groupe de Claude Renvoyé.

Tahitipresse) - Le bâtiment de transport léger de la marine chilienne "Rancagua" est arrivé, vendredi matin, à Papeete. Les 127 hommes d'équipage participeront à l'exercice interallié et interarmées "Patuki 2007" qui aura pour cadre l'archipel des Marquises.

Accueil polynésien, vendredi matin, pour l'équipage du navire chilien, "Rancagua", commandé par le capitaine de frégate, Oscar Vargas, qui connaît bien la Polynésie française pour avoir été l'an passé, second à bord du voilier-école "Esmeralda". Lequel a reçu à son bord, le consul du Chili en Polynésie française, Maeva Navarro et le lieutenant-colonel Durot.

Sister-ship

l existe deux navires chiliens de ce type de construction française "batral" dont le "Rancagua" qui a relâché, vendredi matin, à côté de son sister-ship, le batral Dumont Durville à la base marine de Fare Ute à Papeete.
Les caractéristiques du "Rancagua" sont par conséquent identiques, soit 79,15 m de long pour 13,50 m de large avec un déplacement maximum de 1420 tonnes.
Dans son carré où figure en bonne place le portrait de la présidente chilienne, Michelle Bachelet Jeria, le commandant Oscar Vargas a informé que pour la première fois un navire chilien allait participer à l'opération "Patuki".
"L'objectif est de former les quartiers généraux des opérations militaires dans le cadre d'un environnement multinational et ainsi accroître le niveau des procédures conjointes entre les forces chiliennes et française de Polynésie" a-t-il expliqué.

Sécheresse et pluies diluviennes

Sur place, aux Marquises, les navires d'assaut batral de la Marine nationale et de la Marine chilienne seront impliqués dans cet exercice ainsi que les forces aériennes de Polynésie.
"Ces opérations France-Chili ont été définies en 2001 dans le cadre d'une coopération entre la France et le Chili" a rappelé le capitaine de frégate.
Le "Rancagua" a quitté le Chili (Valparaiso), le 23 octobre dernier pour arriver à Papeete le 9 novembre, soit 4239 miles nautiques.
Le 20 novembre débutera l'exercice consistant en une simulation d'un événement catastrophique naturel touchant cet archipel des Marquises. Le scénario met en scène une sécheresse anormale, suivie brutalement de pluies diluviennes mettant en danger la population par des séries d'inondations. "Notre rôle sera de mettre en place les moyens pour secourir les habitants", précise Oscar Vargas qui a embarqué pour la circonstance une unité d'infanterie et de commando.
L'exercice durera quatre jours et le "Rancagua" sera de retour à Papeete le 27 novembre.

Le bâtiment de transport léger de la marine chilienne "Rancagua" est arrivé, vendredi matin, à Papeete. Les 127 hommes d'équipage participeront à l'exercice interallié et interarmées "Patuki 2007" qui aura pour cadre l'archipel des Marquises.

Photo Christian DUROCHER - Tahitipresse

samedi, novembre 03, 2007

La Toussaint au Chili


Photos :

La Toussaint est une fête catholique, célébrée le 1er novembre, au cours de laquelle sont honorés l'ensemble des saints reconnus par l'Église catholique romaine. La Toussaint précède d'un jour la fête des Morts, dont la solennité a été officiellement fixée au 2 novembre deux siècles après la création de la Toussaint.

Suivant la tradition, des milliers de Chiliens vont aux cimetières du pays pour visiter ses défunts le 1er jour de novembre. Le cimetière Général était préparé pour recevoir autour de 400.000 personnes, à Santiago. La festivité de tous les Saints a convoqué des milliers de personnes pour aller se recueillir dans les nécropoles, puis entretenir et fleurir les tombes des défunts.

jeudi, novembre 01, 2007

LA SEMAINE FRANCO-CHILIENNE

© La médiathèque EDF / Marc Moreau
Aéroréfrigérants de la centrale nucléaire de Dampierre Loiret
Dans le cadre de la semaine Franco-chilienne 2007, à Santiago se tenait vendredi 26 octobre une table ronde sur «l’expérience française» en matière d’énergies alternatives. Ce fut l’occasion pour les grands groupes énergétiques français de montrer leur savoir faire

Pour sa septième édition, La semana francesa en Chile s’est interressée à la problématique du développement durable. Elisabeth Beton Delègue Ambassadeur de France à Santiago lors de l’inauguration du colloque, a insisté sur la nécessité de créer une ligne de coopération forte entre la France et le Chili dans la lutte contre le réchauffement climatique.
L’enjeu est de taille, en mars dernier une équipe d’experts a été désignée par le gouvernement de Michelle Bachelet pour réfléchir sur la question du nucléaire civil. Elle est chargée d’analyser les critères d’évaluation qui décideront ou non d’opter pour le nucléaire. Le Chili qui importe les 3/4 de son énergie consommée souffre en effet d’une grande vulnérabilité énergétique. La Commission pour l’Energie Nucléaire au Chili rendra ses premières analyses à la fin de l’année.
La France qui ne possède que très peu de gaz et de pétrole, doit elle aussi faire face un manque de ressources naturelles. Elle a depuis trente ans pris de l’avance dans le domaine du nucléaire. Le Chili qui vit une situation comparable, pourrait donc s’appuyer sur «l’expérience française» en matière d’énergie pour les années qui arrivent.

« Nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons des idées ! »
Reprenant la célèbre maxime des années 1970, Philippe Lorec directeur général adjoint de l’énergie et des matières premières du Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durable, rappelle que la France s’est engagée à produire 20% d’ énergies renouvelables avant 2020. Pari ambitieux mais tenable qui montre que la France veut rester «le pays des Lumières». Les représentants des plus grandes entreprises françaises de l’énergie (Suez, Areva, Alstom, Lafarge….) se sont ainsi succédé toute la matinée de vendredi pour tenter de convaincre, de manière didactique, avec photos et schémas, que l’énergie chilienne devrait passer par l’expérience française. T.L

mercredi, octobre 31, 2007

La Présidente du Chili reçoit en Audience privée Mme Ségolène Royal


Photos Alex Ibañez

Mercredi, 31 octobre 2007. La Présidente de la République du Chili, Michelle Bachelet, reçoit en Audience privée l'ancienne candidate présidentielle française, Ségolène Royal, au Palais de la Moneda.


CHILI: LES PHARMACIENS FONT DE LA RÉSISTANCE CONTRE LA PILULE DU LENDEMAIN


Les grandes chaînes de pharmacies du Chili, un pays très catholique, se refusent à distribuer la "pilule du lendemain" malgré le soutien des services de santé de l'Etat.

Les pharmaciens mettent en avant leur "objection de conscience", une position soutenue par le pape Benoît XVI, pour refuser de vendre à la population ce médicament anti-conceptionnel d'urgence.


Le gouvernement de la présidente socialiste Michelle Bachelet, une pédiatre agnostique, défend la pilule du lendemain dans une pays conservateur où l'avortement est interdit sous peine de sanctions.


Le ministère de la santé (Minsal) a commencé à mettre des amendes qui peuvent atteindre 66.000 dollars aux pharmacies qui refusent de distribuer la pilule du lendemain.


Salcobrand, une grande chaîne de pharmacies, a expliqué dans la presse qu'elle était obligée de vendre ce médicament pour éviter les amendes et poursuivre ses activités tout en revendiquant la "liberté d'opinion".


Les pharmacies ont reçu le soutien du souverain pontife qui a invité récemment les pharmaciens à invoquer "l'objection de conscience pour éviter de collaborer directement ou indirectement à l'administration de produits dont l'objectif est clairement immoral comme l'avortement ou l'euthanasie".


Le pape Benoît XVI a pris récemment la tête de cette campagne à Rome devant le vingt-cinquième congrès des pharmaciens catholiques.


"Les pharmacies, bien que privées, ont un rôle de service public" et doivent vendre l'ensemble des médicaments, a déclaré la ministre de la Santé, Maria Soledad Barría.


La très conservatrice église catholique chilienne critique depuis des mois la décision prise par Mme Bachelet en mars 2006 de distribuer gratuitement la pilule aux adolescentes de plus de 14 ans pour éviter les grossesses non désirées.


38.000 enfants naissent chaque année au Chili de mères adolescentes, selon les statistiques officielles.

Même au Chili, Royal et Mélenchon s’étrillent

Les colères socialistes traversent l’Atlantique et le continent sud-américain. Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a accusé Ségolène Royal de participer au Chili (que l’un et l’autre ont ou vont visiter) à une conférence organisée par «le patronat du coin». Pire selon le sénateur de l’Essonne, «il faut payer pour y assister», le prix oscillant «entre deux mois de retraite de base et presque un Smic» (Libération de samedi-dimanche). Faux, s’écrie Ségolène Royal dans une «mise au point» qu’elle nous a fait parvenir hier. Pour l’ex-candidate à l’Elysée, «les affirmations» de Mélenchon «sont totalement mensongères». «Je ne participe à aucune conférence payante organisée par le patronat», martèle-t-elle. Au contraire, ses rencontres en Argentine et au Chili font «suite à des contacts amicaux et réguliers». Ajoutant : «L’importance politique de ces déplacements et la qualité de l’accueil que je reçois, renforcent l’amitié de ces pays avec la France et mérite mieux que de grossiers commentaires mensongers qui n’honorent pas leur auteur, membre du Parlement français dont on attendrait un comportement un peu plus éthique.» Un partout, la balle au centre ?

lundi, octobre 29, 2007

BARRICK GOLD CONCLUT UNE ENTENTE POUR L'ACQUISITION D'ARIZONA STAR RESOURCE

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TORONTO - Barrick Gold (TSX:ABX) a conclu une entente amicale pour faire l'acquisition d'Arizona Star Resource (TSXV:AZS) pour 773 millions $, ce qui permettra à la société de prendre le contrôle d'un des plus importants projets d'extraction d'or et de cuivre au monde.

Barrick a indiqué, lundi, qu'elle versera 18 $ CAN en espèces par action pour Arizona, qui contrôle 51 pour cent du projet d'or et de cuivre Cerro Casale, au Chili. Le reste appartient à Kinross Gold (TSX:K).
L'entente annoncée lundi, qui a été approuvée par les dirigeants et le conseil d'administration d'Arizona, établit à 773 millions $ la valeur de la société torontoise.

La transaction donne à Barrick le contrôle d'un des plus importants projets d'extraction d'or et de cuivre au monde, avec des réserves démontrées et probables de 22,9 millions d'onces d'or et 5,8 milliards d'onces de cuivre.

Barrick comptait déjà de nombreuses activités en Amérique du Sud, incluant la mine de cuivre Zaldivar au Chili, le projet d'extraction d'or et d'argent Pascua-Lama au Chili et en Argentine, la mine d'or Veladero en Argentine et les mines d'or Lagunas Norte et Pierin au Pérou.

"Cerro Casale est un actif intéressant à long terme que nous avons hâte d'ajouter à notre liste exceptionnelle de projets, a dit le chef de la direction de Barrick, Greg Wilkins. Cerro Casale sera un ajout complémentaire, avec des synergies potentielles avec nos activités au Chili, où nous sommes présents depuis plus de dix ans. Nous sommes heureux d'en être venus à une entente à l'amiable dans les circonstances actuelles, ce qui permettra au projet d'aller de l'avant."

En vertu de l'entente de lundi, Barrick a aussi conclu une convention de dépôt avec le principal actionnaire d'Arizona, FCMI Resources, pour acheter sa participation dans l'entreprise. FCMI contrôle environ 35,4 pour cent des actions d'Arizona.

Arizona Star devra verser une indemnité de résiliation de 27 millions $ CAN si jamais la transaction échoue.

Basket-ball: la Cubaine Rodriguez déserte la sélection et reste au Chili


LA COUR D'APPEL DE SANTIAGO DU CHILI ANNULE LES POURSUITES CONTRE LA FAMILLE PINOCHET


La cour d'appel de Santiago a annulé vendredi 26 octobre, à l'unanimité, les charges de détournements de fonds portant contre la famille de l'ex-dictateur Augusto Pinochet et d'anciens collaborateurs, a annoncé le président de la cour d'appel.


Le 4 octobre, le juge Carlos Cerda avait placé en état d'arrestation vingt-trois personnes : la veuve et les cinq enfants du général Pinochet, ainsi que dix-sept de ses anciens collaborateurs pour le détournement de 27 millions de dollars de fonds publics entre 1980 et 2004. Détenus deux jours, ils avaient ensuite été remis en liberté provisoire sur décision de la cour d'appel, "faute d'éléments suffisants pour les maintenir en détention".

ENQUÊTE DISCIPLINAIRE CONTRE LE JUGE

Quinze des vingt-trois prévenus avaient alors déposé un recours d'habeas corpus, estimant qu'on ne pouvait poursuivre pour détournements de fonds publics des personnes n'ayant occupé aucune charge au sein de l'Etat. "Nous acceptons les recours de protection [habeas corpus] présentés, et cela a pour conséquence d'annuler la procédure lancée [contre eux] le 4 octobre dernier", a déclaré le président de la cour d'appel, Juan Eduardo Fuentes. Selon les journaux chiliens La Nacion et La Tercera, deux anciens collaborateurs du général Pinochet restent poursuivis.

Dans le jugement, cité par La Nacion, les juges estiment que la plupart des prévenus ayant fait un recours "n'avaient pas, à l'époque des faits, la qualité de fonctionnaire, nécessaire pour les poursuivre pour malversation". Ils mettent également en avant plusieurs arguments de forme, arguant que le type de procédure lancé par le juge Cerda serait inapproprié. La Cour suprême a d'ailleurs ordonné vendredi l'ouverture d'une enquête disciplinaire contre le juge.

Ce scandale de détournement de fonds avait éclaté en 2004 à la suite d'une enquête du Sénat américain qui avait découvert que la famille de l'ancien dictateur, au pouvoir de 1973 à 1990, détenait une centaine de comptes auprès de la banque Riggs, aux Etats-Unis et dans des paradis fiscaux. Le 23 novembre 2005, l'ex-dictateur, qui avait amassé une fortune incompatible avec les revenus d'un chef d'Etat, avait été assigné à résidence après avoir été inculpé de fraude fiscale par le juge Cerda. Le général est mort le 10 décembre 2006, sans avoir été jugé pour les crimes et délits dont il était accusé.

Poètes quechuas, aymaras, guaranis et mapuches, unissez-vous!



Lassés de ne lire dans les pays latino-américains que de la poésie écrite en espagnol, les poètes indiens de tout le continent se sont donné rendez-vous au Chili, où sont organisées, en marge de la Foire du livre de Santiago [du 23 octobre au 4 novembre], les rencontres "Les Chants cachés".

"Il existe une poésie indienne depuis l'époque précolombienne. Celle-ci a toujours été exclue de l'académie formelle, élitiste. Comme notre littérature, dont les sources se trouvent dans les chants et les danses rituelles précolombiennes. C'est ce que signifie le titre de "Chants cachés", explique le poète aymara José Luis Ayala dans le quotidien chilien La Nación. "Les maisons d'édition ont une politique discriminatoire et ne publient que ceux d'entre nous qui écrivent en espagnol", poursuit-il en suggérant de promouvoir désormais des éditions bilingues.

Douze poètes provenant du Mexique, de Colombie, du Pérou, du Guatemala, du Nicaragua, d'Argentine, de Bolivie et du Brésil ainsi que douze poètes mapuches du Chili diront donc pendant plusieurs jours leurs "chants cachés" en aymara, quechua, guaraní, mapudungún et d'autres langues, annonce La Nación qui souligne "le début de la reconnaissance de la littérature indienne".