dimanche, décembre 03, 2006

De la lunette de Galilée aux télescopes du XXIe siècle

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Antu, Kueyen, Melipal et Yepun.
Galilée. La première lunette braquée sur le ciel par Galilée provoque un choc scientifique, culturel, religieux. Autour de Jupiter, découvre-t-il, orbitent quatre corps célestes. Baptisés «Médicéens» en l'honneur des princes de Florence par le savant, à la recherche de protections politiques, ils détrônent la Terre de son statut de centre de l'Univers, autour duquel tout doit s'ordonner. Galilée découvrira également que le Soleil tourne sur lui même. Que la Lune, loin d'être un corps parfaitement lisse, exhibe des montagnes. Que la Voie lactée est constituée d'une multitude d'étoiles invisibles à l'oeil nu.

Mont Palomar (Californie). Ce télescope de 5 mètres ne sera dépassé qu'en 1975. Dès 1947, il explore les galaxies, montre la structuration de l'Univers, découvre les quasars au fin fond du cosmos. Avec le 2,50 du mont Wilson (1917), il a permis aux astronomes américains de découvrir les véritables dimensions de l'Univers.

Keck. Ce télescope de dix mètres et son jumeau ont permis de tester un concept révolutionnaire : leurs miroirs se constituent de 36 petits segments hexagonaux. Installés sur le Mauna Kea (Hawaï) à plus de 4 000 m, par l'université de Californie, le Caltech et la Nasa, ils ont été financés par la fondation Keck. Le premier opère depuis 1993, le second depuis 1996. [Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

Antu, Kueyen, Melipal, Yepun. En langue mapuche - celle des Amérindiens du Chili - ce sont les noms des quatre télescopes de 8,20 mètres du Very Large Telescope installés par l'Observatoire européen austral (ESO) sur le mont Paranal. Leurs premières lumières datent de 1998 à 2000. Leurs miroirs munis d'optiques actives et adaptatives (pour corriger les déformations dues à la gravité et aux turbulences atmosphériques) rivalisent en résolution avec le Hubble Space Telescope et le dépassent de loin en quantité de lumière collectée par astre observé. De petits télescopes auxiliaires permettent de faire de l'interférométrie lorsque la lumière d'un même astre collectée par un grand miroir est mélangée à la leur, l'ensemble simulant un miroir beaucoup plus grand et donc une résolution encore plus élevée. Le succès de cet observatoire, devenu le plus productif du monde est pour beaucoup dans la nouvelle ambition de l'ESO : construire un télescope de 42 mètres.
© Libération


Métamorphoses du Paranal
Il est loin le temps où le Cerro Paranal, à 12 km des côtes du Pacifique, dans l'Atacama, n'était qu'un sommet aride. En 1991, l'Observatoire austral européen a engagé la construction de quatre télescopes géants de 8,2 m. Trois ans et des démêlées juridiques avec le gouvernement chilien plus tard, la montagne a été arasée de 350 000 m3 de roches. Antu, Kueyen, Melipal et Yepun s'ouvriront aux étoiles de mars 1999 à septembre 2000. Prochaine étape : l'interférométrie. A partir de l'an prochain, le VLT sera épaulé par trois télescopes de 1,8 m montés sur rail. L'ensemble constituera une puissante machine à déflorer les secrets de l'Univers. ESO